Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Parce que je le vaux bien

23 avril 2006

Que deviennent les temps à Vienne ?

De six jours à Vienne ne resteront que quelques souvenirs. Et trois kilos en plus.

D'abord, 'épreuve quotidienne du décryptage des menus, toujours avortée d'un "de toute manière, si y'a marqué "wienerishe Spezialität", c'est qu'il faut goûter". D'où la commande à l'aveugle de plats dont on ne sait ni la composition ni le goût. D'où les regards interrogateurs les uns sur les assiettes des autres (et les autres sur les assiettes des uns) pour savoir ce qu'il faudra éviter la prochaine fois. Frangin a le boeuf bouilli et les brocolis, Maman a l'escalope panée, et (grand soulagement) c'est Papa qui est tombé sur le foie. Pour les desserts, nous y allons un peu plus confiants, qu'est-ce qu'un dessert mauvais, enfin ? ... Un dessert à la canelle. J'aime pas la canelle. Le strüdel aux pommes, dessert incontournable à Vienne, est comme son nom l'indique fait à base de pommes. Et un type particulièrement machiavélique a un jour décidé que la pomme, ça allait bien avec la canelle. D'où le saupoudrement systématique de cette épice sur la spécialité viennoise par excellence. D'où quelques grimaces en goûtant. Sinon, on aura expérimenté l'escalope (Schnitzel) de la taille d'une pizza 8 personnes, et un air de Paris avec le goûter au Sacher, qui rappelle étrangement une après-midi chez Angelina, le tout au même prix. Sauf qu'au Sacher, la spécialité, c'est la Sachertorte (très logiques, ces Viennois), très joli nom pour un simple gâteau au chocolat avec de la confiote d'abricots. Mais arrête de tout snober, enfin !

Ensuite, les immanquables visites. C'est pas comme si on découvrait une ville, mais on a quand même fait quatre musées en six jours, c'est ce qui s'appelle rentabiliser le voyage. Je suis donc incollable sur l'argenterie et la vaisselle de François-Joseph, c'est vrai que c'est ce genre de choses particulièrement utiles de nos jours. Pour votre gouverne, sachez que y'avait trois salles remplies de chandeliers. T'es conne, z'avaient pas l'électricité. De chandeliers de trois mètres de haut au bas mot. Ben ils avaient des grandes tables, qu'est-ce tu veux qu'j'te dise ! De chandeliers de trois mètres de haut dorés et plus ça dégoulinait de sculpures, mieux c'était. ... ben écoute, s'y aimaient ça, et qu'ils avaient les moyens, c'était leur problème ! Certes, mais trois salles, quand même. Je vous épargne la même chose deux jours plus tard, mais avec le mobilier de l'empereur à la place de l'argenterie. Rajoutez aussi deux musées plein de Klimt, parce que c'est vrai que tous les Klimt que j'ai vus étaient à Paris y'a quelques mois, mais pourquoi se déplacer jusqu'à Paris alors qu'il suffit d'aller les voir à Vienne ? Et pour clore le tout, le musée de Sissi, la gloire nationale (pas un café ni une rue sans au moins une affiche, voire un vrai portrait, de Sissi. C'est usant, à la longue) Même que j'ai vu le poignard qui l'a tuée. Quelle classe.

Sans oublier la visite de Schönbrunn. Le "Versailles français", proclame les guides. En moins bien, rajoute la snob parisienne que je suis. C'est pas si mal, c'est vrai (attention, il faut y mettre le ton condescendant qui convient), mais c'est quand même très... jaune. Et au bas mot dix-huit salles à manger, ils devaient vraiment s'ennuyer. Des tableaux de la famille impériale. J'ai vu Marie-Antoinette bien sûr, mais on devrait pas en être très fier, vu ce qu'on en a fait.
Je n'ai de l'intérieur que très peu de photos, puisque les gardiens avaient décidé d'organiser une véritable chasse au photographe, l'oeil acéré traquant sans pitié l'innocent Olympus que je tentais de cacher maladroitement. Mais enfin, ce qui compte à Schönbrunn, c'est le parc ! Oh. Prendons donc le petit train tour-du-parc, alors. Avec notre chance habituelle, arrivés à l'autre bout du parc où est censé se trouver un "superbe arc de triomphe" (qui s'appelle la Gloriette. Non mais franchement, est-ce que les Champs Elysées seraient la "plus belle avenue du monde'' si on appelait ce qu'il y a au bout la 'Gloriette' ? Z'ont encore des progrès à faire, les petits Viennois), le monument en question était recouvert d'échafaudages. Pas particulièrement photogéniques. Au final, on a déniché ce qu'il y avait de mieux dans ce parc : un labyrinthe. 'devait faire une bonne dizaine d'années que j'en avais plus vu. Avec toujours les haies déchiquetés du type pas très patient qui s'est un peu énervé au milieu d'un cul-de-sac, mais c'est quand même moi qui suis arrivée au centre la prem's, histoire d'admirer (5 minutes plus tard) la grimace énervo-déconfite de Frangin qui pensait obtenir cet honneur. Na.

Mais Vienne était, en soi, une très belle ville. Elle l'est sans doute encore, mais je n'y suis plus pour vérifier. La majorité des immeubles sont crème, ou rose, ou pistache, ou bleus. Avec des façades toujours très travaillées, surchargée de fioritures, des calèches partout aussi (mon Dieu, s'il y avait ça à Paris, je criserais. C'est lent, ça cataclope bruyamment, ça pue le cheval à tous les coins de rue, beurk). Le plus bel H&M que j'aie jamais vu, aussi. Sinon, en vrac, Phèdre sur le Danube, un souvenir de la seule excursion en groupe de la semaine (on devrait en faire plus souvent !), le cabinet de Sigmund Freud sans canapé (à Londres) mais plein de statuettes grecques (qui traduisent sans doute une insécurité sexuelle latente), des plaques de musciens (de Mozart est descendu dans cet hôtel aux étoiles de grands compositeurs sur la plus grande rue viennoise, à l'image des étoiles d'acteurs à Hollywood), un café où Trotski avait ses habitudes, la télé dans la chambre d'hôtel que je partageais avec Frangin, c'est-à-dire presque l'intégralité du tournoi de billard sur Eurosport, mais qui ne parvint pas à égaler Star Wars VI en allemand. Heureusement que c'était la veille du départ, parce qu'un pays où on parle de yédi ("ich bin ein yédi !!!") et d'ôbivane ("Ôbivane hat dir viel gelernt..."), c'est pas fait pour moi.

Les voyages forment la jeunesse, après tout [et déforment les valises :p]

Publicité
Publicité
29 mars 2006

En S tu Iras

Après qu' on m'ait dit qu'il y avait des chances qu'on envisage une potentielle discussion dans le but de traiter d'un éventuel passage en Première S1 (on m'a fait comprendre que c'était encore moins sûr que ça, même), j'ai commencé par sautiller partout.
Puis, par me planter magistralement et en beauté au premier DS de physique du troisième trimestre.
Autant dire que finalement, les encouragements, c'est pas tout à fait ce qu'il me faut. J'irai même jusqu'à dire que les désillusions me conviennent mieux. Parce qu'après cette retombée brutale de mon enthousiasme (ça a même fait un gros BANG sur ma table, mais c'était peut-être juste à cause de mon stylo qui m'avait échappé des mains après avoir vu l'alignement des exercices newtonniens tous plus incompréhensibles les uns que les autres), arrivait un réjouissant contrôle de (tous en choeur) Maths. Que je n'ai finalement que très peu préparé. Même pas dans une vision fatalisto-jem'enfoutiste, du type ado morose qui considère que tous ses efforts ne sont jamais reconnus et que par conséquent, personne ne la comprend, le monde est contre moi et blablabla. Ca m'aurait gênée. Non, on ne me refait pas, je pensais juste que j'avais parfaitement tout compris. Que de toute manière, en Maths comme ailleurs, j'étais un génie. Et qu'adviendrait ce qui devait advenir.

Et c'est là que le Destin, Dieu, le Hasard, Allah, Yahve, Raël, l'Ame Suprême régissant nos existences de pauvres mortels, appelez ça comme vous voulez, m'envoya un signe. Exactement six minutes et vingt-deux secondes avant que le sujet n'atterrisse sur ma table. Comme nous étions en salle d'examen, nous partagions nos souffrances avec d'autres classes qui suaient sur d'autres sujets d'autres matières. En l'occurence, des Terminales devant quatre heures de Philo. Leur durée de souffrances étant sensiblement supérieure à la nôtre (j'irai même jusqu'à dire qu'elle représentait le double, car que sont deux heures de maths devant quatre heures de philo ?), la règle de la courtoisie voulait que les Terminales entrent avant nous dans la salle de torture.

Et Narine passa devant moi.

[j'aurais aussi pu dire Il ou Théière ou Quelleclassemondieu, mais non]
Il avait une chemise affreuse à faire vomir un écureuil bleu à pois jaunes, certes, mais il était là, à trois rangées devant moi, avec son nez en contre-plongée, et forcément, ce DS, je l'ai réussi. Ou tout du moins, j'en ai eu l'impression. Confirmation (ou pas) demaing.

C'qu'il est doué, ce Valéry Giscard*, quand même.

(*pour les malcomprenants, rajoutez la fin du nom)

23 mars 2006

Analyse littéraire

Ayant reçu mon bulletin et découvert avec moult joie que j'étais l'heureuse titulaire de la meilleure moyenne de Français, je pense pouvoir m'autoriser à analyser (à l'image de cette charmante littéraire) une oeuvre ancrée dans l'ensemble littéraire contemporain. Mon choix s'étant porté sur un auteur très actuel et non moins talentueux, un certain K-Maro.

(Extrait tiré de Femme Like U)
[...] Quand tu chantes, j'oublie
J'ai plus le moindre soucis
J'ai le mal qui fuit,
Tu donnes un son à ma vie
Et puis j' sais pas qu'est-ce qui s' passe,
T'as ce regard dans la face
Qui me ramène à la case départ, là où j' suis parti,
Nous ramène à la soirée du bar quand on est sortis
Et c'est cette même complicité qui s'installe,
Ou quand on est sur la scène
Et qu'on brille sous la même étoile
Quand ta voix croise la mienne, que j'ai ta soul dans mes veines
Que mon vibe coule dans les tiennes
Femme t'es belle mais quand tu chantes t'es sexy,
Flash sur elle, rock, soul baby
[...]
On remarque bien sûr des rimes plus ou moins riches, plates et embrassées et croisées en même temps, donc un effet de désordre, comme pour reproduire les tourments mentaux qui l'agitent. La sympathique métaphore du chant qui fait fuir le Mal nous rappelle que l'auteur est avant tout chanteur (on utilisera dans son cas le terme "beugleur"), et on notera l'habile jeu de mots "tu donnes un son à ma vie", on peut bien sûr remplacer "son" par "sens". Le chant de la femme et son regard foudroyant ("t'as ce regard dans la face") lui évoquent des souvenirs enfouis qui lui reviennent brusquement, une soirée où il l'aurait connue pour la première fois. Le chant peut ici figurer l'amour, l'auteur et la femme sont apparemment sur la même longueur d'onde et donc la même tonalité. L'association des termes "scène" et "étoile" fait penser aux vedettes appelées "stars" ainsi qu'à la vive lumière sur scène.
A la fin, les trois derniers vers partent dans un délire incompréhensible pour le lecteur, sans doute l'agitation et l'état d'énervement dans lequel se trouve apparemment l'auteur a-t-il influé sur son écriture.


19 mars 2006

Au coeur de l'actualité, haha

La vie est belle, les CRS aussi d'ailleurs (soit dit en passant) La question existencielle du moment, c'est "tu vas toi à la manif ?", sensiblement différente de "t'es pour ou contre le cépéheu ?" Parce qu'entre les antis qui emplissent les rangs entre Place d'Ialie et Sèvres-Babylone, les moyens-antis qui restent en cours parce que quand même, les sans opinion qui fluctuent entre cortèges et salles de cours, les pros qui se rassemblent devant le Panthéon pour former une manif anti-manif-anti-CPE, les manifesteurs qui sont près à manifester n'importe où pour n'importe quoi, les célibataires qui comptent trouver l'âme soeur dans le cortège, et les glandeurs absolument pas informés mais bien contents d'avoir une occasion pour échapper à deux heures d'anglais, on trouve tout et surtout n'importe quoi. Le must, c'est d'avoir un débat sur le cépéheu en cours tandis que les cortèges se forment au dehors. Surtout quand les pseudo-meneuses de débat trouvent le moyen de sortir que "comme l'a déclaré le premier ministre Monsieur de Villiers..." ou, mieux, "le CPE a quand même permis à 280 000 jeunes de trouver un emploi". Comment leur dire gentiment que le CPE a été voté il y a deux jours à peine ? That is the question. En attendant, moi, je suis bien au contraire*.

Et je me ruine au Salon du Livre. En tentant d'oublier qu'il y a une semaine à peine se déroulait au même endroit le Salon de l'Agriculture. Même qu'avec beaucoup d'imagination on pouvait encore trouver des effluves plus ou moins bouseux voguer dans l'immense hangar de la Porte de Versailles. Je profite de l'abscence de mon père : avec lui, le plan est consulté aux pages Albin-Michel, Fayard, Perrin, une trentaine d'euros le livre de mille pages sur l'histoire de tel sympathique pays disparu alors que Mathusalem était encore en couche culottes. Avec Kenza, on se dirige vers Folio, le Livre de Poche, rien que des collections qu'elles sont bien, avec des livres à 5 euros. Même si au bout de dix livres on peut rajouter un zéro à côté du cinq. Je suis très nouvelles en ce moment, ayant découvert qu'une nouvelle, il n'y a rien de plus simple à lire, en un trajet métro maison-lycée, en un cours de français, en une heure de libre, ça occupe le temps et ça se lit vite et bien. Mais je veux des nouvelles de qualité moi, Vian, Zweig, Salinger, et même Colette, haha. Colette, il y avait beaucoup trop de choix, j'hésitais, et puis j'ai aperçu un livre intitulé Gigi, et comme c'est l'un des (si nombreux) sobriquets par lesquel mon cercle de connaissances désigne l'un de mes profs, j'ai pris ça comme un signe, et j'ai acheté.

Et j'ai raté Marc Levy, han, larmes et klinesques, tristesse et déception, abomination de la désolation !

(* pour les non-initiés)

12 mars 2006

Paris Touriste 2006, on ne se lasse pas

Hier, c'était théâtre rue Mouffetard. Encore une expédition remplie d'obstacles : il n'y a PAS de métro qui arrive pile rue Mouffetard, haha, les cons. Le léger problème du quartier, c'est qu'il monte (ou descend, tout dépend de la façon dont on voit les choses) Enfin bref, il est pentu. Donc quand on appelle la pro-du-quartier pour savoir oucékonva, suivre les indications devient une tâche ardue. "Mais nan, vous êtes trop haut !" Dit comme ça, pas de problème majeur. L'ennui, c'est que sur le plan, pour descendre par rapport au dudit plan, il faudrait monter la rue, tandis que dans la vraie-vie-réelle, instinctivement si on est trop haut on a envie de descendre. Résultat, nous voguions joyeusement vers le Nord (le haut) en descendant et vers le Sud (le bas) en montant. Accessoirement, on a droit à des tas de gens aussi perdus que nous (mal fichu, ce quartier) qui nous demandent des indications, et ça finit en échanges de bons procédés, genre "la rue Bidule, on en vient, c'est là, vous savez pas où trouver la rue Machin par contre ?" Sans oublier les sympathiques mâles errants et animés de plus ou moins bonnes intentions. Parce qu'indiquer la plus proche station de taxi, on a rien contre, mais monter avec lui, tout de suite on est moins d'accord. Une dernière hésitation devant le néon THEATRE (mais pourquoi y'a un restau en-dessouuuuus ?) et on entre dans la salle. Tout ça pour du Tcheckhov, même si on a réussi à se marrer pendant la pièce, entre les allusions private joke (y'a-que-nous-qu'on-s'comprend) et les gargouillements bien placés.

Aujourd'hui, c'était fly boat. En anglais, japonais, allemand, espagnol, ça se dit bètow-muche. Certes, il n'y a que quelques degrés au-dessus de zéro, mais tant pis, on est masochiste ou on l'est pas hein. Comme justement nous le sommes, nous photographions joyeusement le Pont-Neuf (et avant j'croyais que les N gravés d'ssus c'était pour le N de Neuf !), la flamme Dianaesque du pont de l'Alma (en vrai c'était même pas pour Diana, même), la Tour Eiffel (- oh, ça fait un A, comme... comme Ariane. - Ca s'trouve Gustave, il aimait une Alice. - Heureusement qu'il aimait pas une Sophie ou une Romane, alors) Et même la Statue de la Liberté, histoire que notre New-Yorkaise se sente chez elle, on lui a passé les petites histoires des manifestations nationalistes annuelles devant ladite statue, mais dommage qu'il y ait la Tour Eiffel derrière, sinon on aurait pu se la jouer Bons Baisers de Manhattan.
Après ça, on a pris le café Avenue Georges-V (pour la frime, ajoutons que c'est l'avenue où se trouve le palace le plus luxueux du monde selon des tas de gens, na), le chocolat plutôt. On a tenté, devrais-je dire. Il était imbuvable, il avait un goût de coquille St-Jacques. C'est peut-être la saveur à la mode, peut-être sommes nous totalement out, mais il avait réellement l'odeur et le goût des coquilles St-Jacques, ce qui coupe un peu l'appétit quand on s'apprête à boire un chocolat. Et puis quand on a bu un chocolat chez Angelinâw, hein, tout le reste paraît forcément fâde. On s'est bêtement rabattues sur le fondant au chocolat qui était plus liquide que fondant, tout en lisant le supplément Week end du Sunday Times parce qu'avenue Georges-V, on parle pas français.

On a fini par un tour au Musée de la Mode, en plein XVIème, autour d'immeubles crèmes à moulures et balcons plein d'arabesques, sans oublier les hôtels particuliers pourvus de private garden dans les petites rues pavées à l'ombre. Ca paraît très idyllique, mais je suis sûre qu'il faut faire trois kilomètres avant de trouver un Franprix. Le musée en lui-même, c'était plutôt une exposition, là encore dans un beau bâtiment crème vitré et sculptaillé, mais ça fait toujours chaud au coeur de voir que les mannequins peuvent être vraiment laides.

Publicité
Publicité
8 mars 2006

Paris Touriste 2006, IIème épisode

Une Américaine à Paris.

Votre mission, si vous l'acceptez, est de distraire une Américaine pendant une après-midi. Elle ne veut pas entendre parler de musées et il pleut. Interdiction de tout contact avec Tom Cruise.

On a pensé aux bateaux mouches, mais voilà, il pleut. Y'a qu'à aller dans des fly boats couverts. Oui mais, c'est pas pareil, et puis il pleut vraiment, payer huit euros pour entr'apercevoir à travers les averses deux morceaux de pierre, même avec tout l'enthousiasme du monde et en développant la meilleure rhétorique, on ne peut pas se montrer convaincante. L'expo Pissaro-Cézanne ? C'est (presque) pas un musée, enfin. Oui, mais nouvelles contraintes, la Ricaine souffre d'une phobie du musée d'Orsay. Eiffel Tower, Arc de Triomphe, Invalides, déjà fait déjà fait déjà fait. Petit doute qui s'insinue : pourrait-on ne pas savoir quoi faire dans la plus belle ville du monde ?
En désespoir de cause, solution désespérée : on n'a qu'à aller au café. C'est pas du luxe, mais ça évite de traîner chez soi. Sauf qu'étant exceptionnelles, il nous fallait un café exceptionnel. Et notre choix se porte sur Angelina, rue de Rivoli.

Angelina, c'est le café à côté de deux palaces cinq étoiles, c'est le salon de thé où il y a la queue pour entrer en pleine saison, c'est les serveurs en queue de pie, donc c'est le portefeuille plein qu'il faut y aller. Premier obstacle, une manifestation barre la rue de Rivoli, une longue file s'amène vers le Louvre. Mais pourquoi ils vont tous au Louvre, y'a plus de roi maintenant ! (ça, c'est la réflexion philosophique de la journée, sous la pluie alors que je tente de faire du charme à un CRS pour passer) Finalement, on y va un peu en force, et ça passe. Deuxième obstacle, trouver le café, j'avais légèrement oublié que la rue de Rivoli, c'est trois ou quatre stations de métro. Et forcément, on a choisi la plus éloignée, mais qu'à cela ne tienne, on remonte tout sous la pluie, et au bout de la rue apparaît la jolie coupole rose Angelina. Troisième obstacle, faire entrer trois jeunes filles détrempées et le jean flic-flocant dans le café le plus hype de la capitale. L'air snob et à demi-méprisant, très blasé surtout, une petite voix comme si j'avais une cuillère en or dans la bouche, une grande inspiration, et hop, une table pour trois. Pas de s'il-vous-plait, on pourrait croire qu'on est polies. En attendant d'être placées, on observe la taille des macarons, les escaliers sculptés, les éclairages dorés, les dorures partout, les lustres, les fauteuils en cuir, les bonhommes en costard, les Anglais, les miroirs, les tableaux, c'est très tapageur. On finit par être placées, et vient le quatrième obstacle, le menu. Recouvert de velours, ouvert à la dernière page, mon oeil aperçoit immédiatement Coca Cola 33cl...4,50€. Déglutition. Petit coup d'oeil dans le portefeuille, discrètement. On prend la spécialité, naturellement, le rvai chocolat chaud maison, à 6,50€, et la pâtisserie-spécialité aussi, le Mont Blanc, et l'Américaine se porte volontaire pour tester le chocolat chaud au chocolat blanc. Petit temps d'attente, and then, ladies and gentlemen... On apporte trois tasses et trois cuillères. Un énorme pot rempli de chocolat fondu. Un pot de chocolat blanc fondu. Une carafe d'eau, trois verres. Un petit pot rempli de crème fouettée. Un autre petit pot rempli de crème au chocolat fouettée. L'addition, posée à plat et retournée. Et les trois Monts Blancs. Hem. Cinquième obstacle, manger. Perfectionnement de la technique du petit-doigt-en-l'air, parce que c'est dur de lever que le petit doigt, c'est dur également de siroter artistiquement le chocolat épais sans virer au chluuuurp. Sans parler de la moustache, à proscrire. Et même si on a mis un chapeau de crème dessus, on ne mange pas à la cuillère, on sirote, en évitant de se recouvrir le nez de Chantilly, quand même. Et puis, il faut manger, mais du bout de la fourchette, et du bout des lèvres. Un Mont Blanc, ici, c'est une meringue, recouverte de crème fouettée, le tout recouvert de vermicelles de crème de marrons, un délice, un gâteau minuscule et puissamment bourratif, d'ailleurs impossible de le finir, pourtant à 6,20€, on se force jusqu'à en avoir la nausée. Accessoirement, on prend quelques photos, discrètement off course, et on fait durer le moment, vu le prix. Parce qu'au final, ce fut 40€ le goûter. On garde toute notre dignité en étalant nos piètres billets de dix et empilant nos cinquente centimes pour avoir le compte, et nan, pas de pourboires, trop snobs ces serveurs.

Et ben un tour de bateau-mouche, ça coûte 8 euros.
(et une petite idée du décor, casse-dédi spéciale Campagne)

4 mars 2006

La Lecture

Je n'ai étrangement strictement aucun souvenir de la période où j'appris à lire. C'est dommage, ç'aurait pu occasionner quelques réminescences plus ou moins ridicules, le genre de petites anecdotes sympathiques à raconter lors de dîners en société. Je me rappelle uniquement que le tout premier livre que je lus du début ("il était une fois") à la fin ("the end" que je prononçais d'ailleurs "zeuhainn'de") traitait de sorcières. Sans doute la seule entité magique que je n'ai jamais crainte, malgré tous les récits qui suivirent sur les horreurs mêlant crapauds, enfants et fours, perpétrées par lesdites sorcières. Enfin bref, toujours est-il que j'ai gardé une affection particulière pour tous les livres plus ou moins ancrés dans les univers sorciers, c'est d'ailleurs pourquoi je n'ai pas attendu que des affiches orangées jaillissent de partout pour commencer à adorer les aventures d'un gentil petit garçon dont le nom commence par P et termine par otter.
Je lisais donc à peu près tout ce qui me tombait sous la main à condition bien sûr que ce soit écrit au moins aussi gros qu'une une du Monde. C'est à peu près à cette période là que survint mon premier choc lectaire, en lien avec le Monde d'ailleurs (admirez la transition habile). Mon géniteur avait (et a encore) l'habitude de lire quotidiennement ce chatoyant journal, ce qui m'impressionnait d'ailleurs énormément (et sources de multiples questions, du type qu'est-ce que ça peut bien raconter à pourquoi autant de noirceur pour trois gros titres ?) En effet, j'étais intimement persuadée que lire le journal consistait à déchiffrer les titres les plus gros, avec bien sûr des niveaux de difficulté puisque les titres au fil des pages se faisaient de plus en plus petits. Difficile de décrire le choc quand, de mon petit air candide (aussi candide que possible avec un strabisme foudroyant non encore opéré), je pointai les espèces de caractères minuscules et donc indécryptables de part et d'autres des gros titres en demandant "mais tu les lis pas, toi, ces trucs tout p'tits ?" et m'entendis répondre d'un air légèrement agacé (auquel j'ai encore droit aujourd'hui lors d'interruptions au cours de la lecture sacrée, d'ailleurs) "bien sûr que si, enfin"
Mince. Ca-ta-strophe. Première grande révolution, qui fut tellement difficile à admettre : il arrive qu'on mette plus de cinq mots sur une même ligne. Il me fallut du temps pour comprendre qu'il y avait plus de texte en un exemplaire du Monde que dans mes livres qui me paraissaient les plus ardus à déchiffrer.
Je m'intéressai alors aux livres "pour grands". Il ressortit de l'enquête que je menai au sein de ma famille (très lectrice) qu'un livre "pour grands" était jaune et noir (ma mère ayant dévoré tous les exemplaire de la collection Le Masque), plein de pages, très peu coloré, voire pas du tout, et surtout, écrit en si petit ! Après avoir cerné la bête, je me forgeai une opinion selon laquelle les bouquins "pour grands" racontaient des choses obscures, pas très bien définies, mais absolument pas "normales", pas comme mes histoires de sorcières qui avaient le mérite de prendre le thé, grimper sur des balais, bref, ce genre de choses de la vie quotidienne. C'est là que survint le deuxième (et sans doute le plus improtant) choc lectaire :  un jour que je me penchai sur l'un des livres jaunes et noirs de Maman, je réussis à en lire une phrase et, chose plus étrange encore, elle était compréhensible et décrivait un dîner, une scène de la vie quotidienne donc.
Merdre alors. Les livres pour grands racontent donc eux aussi des histoires ? Toute ma conception du livre fut revue et corrigée, mais je ne réussis jamais à comprendre pourquoi y'avait-il une distinction entre livres pour enfants et pour grands. Je ne sais pas s'il y a un lien, mais je lus, et lis encore, énormément. Et pourtant-néanmoins-cependant,  ça n'est réellement que cette année que j'ai commencé à lire (beaucoup) des classiques, des moins classiques, et même si je ne renie pas les piles de fantastiques qui s'amoncellent encore sur mes étagères, les livres pour grands c'est sympa aussi. Et puis des fois, je me demande quand même pourquoi Marc Levy n'est pas en jeunesse, j'ai lu bien des romans plus.. élevés, disons, et pas autant sucessful (hélas).
Donc finalement, le classique raconte une histoire, n'est pas nécessairement illisible, ne se résume pas qu'à Zola. Il y a aussi Sartre, à l'ego presque aussi surdimmensionné que le mien, il y a, il y a...
(tout ça pour ça, XD)

1 . Combien de livres lisez-vous par an ?
Tout dépend.Comme dit plus haut, un livre "de jeunesse" s'enfile en une soirée, un Balzac demande quelques jours. Et puis il y a des périodes, des circonstances qui font que, donc je dirai que c'est indénombrable mais que oui, je lis, même si des fois j'en lis un en une semaine et d'autres où j'en avale cinq en deux jours.

2 . Quel est le dernier livre que vous ayez acheté ?
Acheté convient moyen. Acquis, plutôt. La bibliothèque de mon père constituant un réservoir assez fabuleux en libre service et sans lourdes charges : au pire, je repars de la rafle avec deux-trois livres qui ne me tentent absolument pas mais déclarés impossibles-à-ne-pas-lire par mon auguste géniteur. Fin bref, disons que récemment, j'ai acquis :
- les trois livres des soeurs Brontë en collection grenier-de-grand-mère avec la couverture kitchissime remplie de fleurettes et d'écriture calligraphique.
- l'Intégrale des Romans & Nouvelles, Tome I, de Stefan Zweig
- Crime & Châtiment, Dostoeïvksy (il me fait peur celui là, même)
- Petit Déjeuner chez Tiffany, Truman Capote (quel nom anticommercial, quand même)

3 . Quel est le dernier livre que vous avez lu ?
Ca dépend. Oui, je sais, " ça dépend ça dépasse ! " Alors disons que j'ai fini Le Mur (Sartre), Le K et Petit-Déjeuner chez Tiffany, donc des nouvelles, toutes des nouvelles mais rien que des nouvelles, ce qui permet de passer d'un livre à l'autre, et là je suis dans Zweig, comme ça en regroupe une vingtaine, j'vais pas commencé à dire tout ce que j'ai déjà terminé. Gni.

4 . Listez 5 livres qui comptent beaucoup pour vous ou que vous avez particulièrement appréciés.

(cinq, franchement, i'z'exagèrent)

Wane Les Mots, Sartre. Je me répète, je sais, et comme j'ai repris le questionnaire à Foufie qui disait justement qu'elle n'arrivait pas à le finir, je me sens compliquée, mais voilà, moi j'ai aimé, parce que c'est remarquablement bien écrit, que certes il ne se prend pas pour de la merde mais qu'au moins il l'affirme au lieu de se complaire dans la fausse modestie, et que c'est justement cette manière presque éhontée d'étaler son talent qui m'a plu, on finit par trouver ça normal. Enfin, JE finis pas trouver ça normal, l'ego aidant, on se comprend hinhin.
Tou Lettre d'une Inconnue, pour le moment mon Zweig préféré, c'est sublime, c'est superbe, c'est fluide, c'est beau, et puis j'ai décidé, alors voilà. (Précisons au passage que je suis amoureuse de Zwei dont vous pouvez admirer la photo à l'épisode juste en dessous de celui-ci.)
Swri Le Seigneur des Anneaux, Tolkien, sans honte aucune. Un reste de mes ardeurs fantastiques enfantines, et là aussi, Tolkien prend pas le lecteur pour un imbécile, on a droit à des descriptions ultra précises, un véritable univers sorti de son imagination, personnellement ça m'impressionne énormément qu'un seul être humain ait pu concevoir tout ça, l'histoire, les personnages, les mondes, et cétéra.
Fore L'écume des Jours, Vian. Parce que c'est pas de l'amour à l'eau de rose (oui Marc, sens toi visé), c'est bizarre au possible, mais ça se lit tout seul, les jeux de langue sont géniaux et puis, c'est triste, mais avec la pointe d'humour du vocabulaire, on en pleure pas des seaux de larmes, même si les souris sont si z'émouvantes.
Faïve Hygiène de l'Assassin, Nothomb. Pour le rayon contemporain, héhé. C'est nothombesque à souhait, du dialogue cynique à foison, même si les répliques sont pas très pratiques à caser lors de discussions de la vie de tous les jours.

(et j'ai envie de rajouter que les nouvelles du K sont adorables et que Pourquoi j'ai Mangé mon Père est à hurler de rire, même si je hurle rarement de rire en lisant un bouquin, les exceptions sont suffisamment rares pour être remarquées)

1 mars 2006

Fut un temps où on nommait la L "A"

Les moyennes commencent à tomber (la neige aussi d'ailleurs, mais beaucoup moins) Meilleure en Français, huitième en Latin, troisième en Allemand. Hin. Oui mais non, j'vais pas refuser des notes comme ça, mais, euh... moi je suis une scientifique dans l'âme. Ou du moins, j'aimerais le croire. Alors qu'on me laisse me complaire dans mes rêves peuplés de vecteurs chevauchant des électrons, c'est tout ce que je demande. Certes, je peux raconter d'un air supérieur (air que j'adopte en fait en permanence) que nan, je s'rai scientifique, et que les lettres, c'est un atout (patate), on va réellement finir par me proposer une L. Ce qui serait con.

Con aussi, de faire (schtroumpf) le monde avec mes délires d'orientation, alors que chacun sait qu'il suffit d'attraper une brochure Joyeusement Distribuée par le Ministère de l'Education Nationale, rose vif c'est la Seconde, et de lire. Haha, si tu aimes calculer, tu feras S, mon enfant, si tu aimes lire, tu feras L, mon enfant, si tu aimes l'actualité, tu feras ES, mon enfant. Presque aussi efficace que les fiches d'orientation de l'Etudiant, c'est dire. L'éducation nationale est manichéenne, c'est un fait, et c'est pas en cochant mes ronds, carrés, triangles dans mon supergigamégatest POUR QUELLE FILIERE ES TU FAIT que ma Voie se révèlera. Parce que comme disait Lao Tsu, il faut trouver sa voie. Pour cela, je vais vous couper la tête. (casse-dédi Nenya)

Pour ne pas parler de grandes et belles choses avec majuscules du type 'Avenir', 'Polytechnique', 'Riche', 'Brody', ou 't'as trouvé 25 à l'aire de ABCD', hier c'était Mardi Gras. Lundi 27 Février, 23:00, So appelle J'ai perdu mes cornes de Diable. Catastropheuh. Kesskejfékesskejfé ? Après mutilation irrémédiable d'une pochette rouge, trois rouleaux de scotch, un massacre de serre-tête à perles et quelques SMS frénétiques, j'obtiens un espèce de truc rouge qui ressemblerait presque aux oreilles de Shrek. Gni. Tant pis, je n'avais de diablotine que le nom, gnavait-qu'à-prévenir-plus-tôt. Et c'est plus marrant de regarder les autres. En vrac, on trouvait parmi la future élite de la France : des fantômes (avec ou sans boulet aux pieds)(casse-dédi Sosou), des romans de Dan Brown (eeh, t'as vu, un ange et un démon !), un pot de Nutella, un Sith, Bob l'Eponge, 118 et 218, plein de robes d'époque, le roi des beaufs (il avait réellement tout de la beaufitude, du pantalon kaki trop court avec chaussettes roses au bob bleu turquoise, avec la veste en jean informe et la chemise à carreaux), quelques James Bond, une geisha, une Egyptienne, deux-trois dompteuses, une hôtesse de l'air (avec lèvres écarlates et tailleur bleu marine), quelques petits chaperons rouges, certains hommes en tailleur fushia et d'autres femmes en cravate, des vampires, des fées, des roux, des verts, des bleus. [Ben l'an prochain on f'ra mieux, hein.]

Quel sexe-à-piles, par rapport à d'autres...

24 février 2006

Dan Brown ou le Paris-Touriste 2006

Les vacances furent dures pour ma carte Imagin'R. Sans évoquer lundi [ah tiens si c'est fait, j'ai évoqué] et la découverte de la station Rue des Boulets, adoptée à l'unanimité. Evoquons plutôt mardi, qui commença par un déjeuner au Luxembourg. Ca paraît très romanesque, dit comme ça, on oubliera juste qu'un 14 février il y a autant de monde au Luxembourg que dans un champ de volailles suspectes, que la température en Fahrenheit avoisine celle de la Russie en degrés Celsius, que merde de ciel alors, un sandouitche n'a aucune propriété chauffante notoire et qu'il présente de plus l'inconvénient de ne pouvoir être mangé avec des gants. Si j'avais su ce qui venait ensuite, j'aurais profité du moment jusqu'à la dernière minute, mais Ice ne serait pas Ice si elle ne râlait pas parce que les chaises sont mouillées.
Voilà que débarque le type le plus imbuvable jamais rencontré par ma personne. Quoique, quelques autres gens pourraient éventuellement prétendre au palmarès, mais rares sont les rivaux sérieux. Soit il le faisait exprès, et c'était vraiment floppé [du verbe flopper, faire un flop], soit il le faisait pas exprès, et ça en devenait inquiétant. On a TOUT eu. De Vuitton qui est décidément trop low cost tu vois, bien que leurs cravates, personnellement il en a deux, mais c'est pas de taille à rivaliser avec Hermès, ça c'est clair. Tutafé. Ses cours d'Allemand renforcé au Sénat, ouais,  son arrière-grande-tante-issue-de-germain-du-neveu... du pape, carrément, ses notes au bac blanc, 15 en Allemand, c'est clair j'assure, son cercle de connaissances sans fin à Neuilly ; et, last but not least [c'est du résumé synthétisé à l'extrême, ça a duré 4h. 240 minutes, si tu préfères], quand je lui ai proposé le Louvre en résidence secondaire, il a décrété le plus sérieusement du monde que c'est trop proche des commerces, on est pas séparé du peuple, et que, haha, merde alors, y'a pas de grande entrée vois-tu, ça c'est minable. Son choix s'est porté sur l'Ermitage à St-Pétersbourg. Mais en attendant, j'ai parcouru en long, large et travers les coins miteux du faubourg St-Denis, et ça, c'est loin d'être luxueux, tout ça parce que ce conna[oh p'tain j'ai failli être grossière] cet abruti fini voulait nous exposer sa connaissance du métropolitain parisien. On visait les Galeries, à la base, mais taisons-nous. Même Foufie se démerderait mieux que lui dans un métro, c'est dire.

Mais oublions bien vite ce regrettable gâchis de journée, on passe au Jeudi. Tadam. [il], [elle] & Ice vont au Louvre, dans le but premier de se culturer sur la Renaissance. [tu as ri, là, ou c'est moi ?]. Hem. Premier sourire angélique en passant devant la madame-de-la-galerie-Richelieu, oui on est mineurs, haha, (dans l'fion.) [elle] nous emmène aux tapisseries et verroteries de Maximilien le Chasseur, ou quelque chose dans ce goût là. Premier grand jeu, trouvez à quoi servent les machins de verre dans les vitrines. [c'est une coupe de champagne très, très plate / j'parie pour un plateau, plutôt / un plateau surélevé, alors / ben tu mets les Apéricubes dedans quoi] Ensuite, tentative de rejoignation de la galerie Denon. [...] Oh, la galerie Denon.
ce fut très instructif. Pour ta culture, sache que quand il y a une tête sur le tableau, c'est Jean-Baptiste, mais attention, petit piège, quand il a un rond rouge [des fois au milieu du front, des fois plus bas, c'est selon], c'est Goliath. Pas confondre. Le type au sourire ombré méchamment sarcastique, c'est Jean-Baptiste avant d'être soulagé de sa tête [c'est vrai qu'il donne envie d'être décapité]. Le but du jeu quand on voit Jésus, c'est de trouver Saint-Sébastien. En fait c'est facile, il a le corps criblé de flèches, leur nombre variant de une à seize. Mais bon, ça l'empêche pas d'aller et venir pépère sur son tableau, d'exposer ses abdos bien dessinés ou ses biceps saillants, les plaies sont très propres, la flèche est plantée mais y'a pas trop de sang, voire pas du tout, vraiment c'est nickel. Il fait de la figuration un peu partout et tient plus rarement le premier rôle. Sinon, on a la Vierge en bleu, sauf un imbécile qu'a trouvé le moyen de la draper de vert [l'a rien compris l'autre con], les plaies du Christ coulent pas trop, et l'Amour est très fessu, je trouve. Il ressort de cette étude comparative des peintures italiennes de la Renaissance que la grande mode, à l'époque, c'était de placer par tous les moyens possibles un bout de parchemin habilement dissimulé mais pas complètement occulté avec deux-trois mots en latin dessus. Une sorte de trouvez Charlie, mais un niveau [culturel] au-dessus.
En sortant on passe devant la Jonconde. [Naaan c'est trop commercial je boycooootte / Oh hé quand même, t'abuses, c'est juste devant nous]. Et là, la fantastique remarque d'[elle] : elle a un sourire satanique, je trouve. L'état des trois neurones se battant en duel dans notre crâne étant au même degré de décrépitude, sans vraiment se concerter, on s'est tous écrié en même temps VADE RETRO SATANAS avant de partir bien tranquillement. Les gens autour ont attribué ça à une overdose de Dan Brown, sans doute. Sauf qu'en sortant, on se rend compte que la moitié du musée nous suit. Et surtout que l'alarme vient de se déclencher.
S'ensuit quarante-cinq minutes de courses plus ou moins effrénées dans les sculptures de l'Antiquité jusqu'aux Arts étrusques, accompagnée de commentaires judicieux dès qu'on croise un type en uniforme [La sculpture pèse trop loooooourd / j'te l'avais dit qu'ce tableau rentrerait ! / la prochaine fois on sera plus discret on évitera l'alarme / n'empêche pour un premier coup j'suis satisfait/ j'vous avais dit de pas toucher aux Carrache putaaaain, etc] D'où quelques regards méprisants/ébahis/stupides/amusés/exaspérés/suspicieux/condescendants desdits types en uniforme.
Deuxième sourire angélique en passant devant la madame-de-la-galerie-Richelieu, oui on est mineurs, haha, (dans l'fion.) On a  fini par rejoindre les peintures flamandes, on a compté les anges sur un tableau de Rubens [trentre-trois, ça a une signification particulière ?] et après trois tours de galerie, on s'est abaissé à demander à un gardien. Les peintures allemandes et françaises de la Renaissance ? C'est fermé le jeudi ! Ah. Haha. [lui], épuisé, s'affale sur la banquette qui barre les portes de ladite galerie. Une banquette, comme son nom l'indique, n'a pas de dossier. On s'est plutôt rapidement esquivé, y'a peut-être des alarmes qui se déclenchent quand les portes des galeries fermées s'ouvrent, même par inadvertance.
Et ona terminé au McDo St-Michel à 16h30, parce que c'est le moins cher de Paris, et que 2,30€ pour un microbeignet même pas bon, ça coupe pas complètement l'appétit.

Prochaines vacances, la NASA. J'ai tous les cours qu'je veux pour me reposer.

11 février 2006

Episode au Rabais

[Vendredi] Cette année j'ai attendu, sagement, la fin des soldes, pour me pointer au Carrousel commencer à remplir ma penderie. Une décision qui me reflète au final plutôt bien : en substance, l'idée n'est pas dénuée d'intérêt (profitons des dernières démarques, très chère), concrètement, c'est un échec cuisant. En-dessous du panneau rouge vif SOLDES, on trouve une malheureuse étagère où deux débardeurs taille 44 se battent en duel avec un jean à qui il manque un bouton. Et, Ciel, juste à côté, on trouve les portants plein de fringues flambant neuves qui font tout pour paraître le plus attrayantes possible. Et elles réussissent, en plus. En se confortant dans l'idée que l'écarlate SOLDES inclut aussi les deux rayons à côté des démarques, je commence à empiler les pulls, débardeurs (ah, on est en hiver ?) et autres jupes sur un seul poignet, la main tenant l'hypissime sac Guess et l'autre main détruisant conscienceusement les belles piles bien pliées pour trouver la taille qui convient. Et qui est toujours pile celle qui manque. Rajoutez ma génitrice, arrivée entretemps, qui brandit des jupes et m'assure gentiment que oui, ce pantalon te boudine, ainsi que la vendeuse qui tente vainement de faire retomber à peu près correctement la jupe le long de mes jambes ("c'est la coupe qui veut ça") et vous avez de quoi entrer au palmarès des Meilleures Journées Soldes 2006. Surtout qu'au final, rien de ce que j'ai acheté n'était soldé, haha. [Vendredi fini]

Lundi suivant, on rejoue l'invasion Vinking, voici Les Nordistes à Paris. Au final, on aura passé plus de temps à chercher où aller qu'à y aller. Quinze minutes pour se trouver Gare du Nord, où Foufie avait quand même eu le temps de décapiter un stylo, quinze minutes devant un plan, avec les regards mal assurés, des hinhin à tout bout de champ, quinze minutes à faire la queue pour un billet gratuit à Beaubourg, une exposition très beaubourgienne (vous vous êtes toujours demandé quel effet cela faisait d'avoir un revolver braqué sur vous, avouez), et puis, on a pris un ascenceur de verre (imagine ça tombe en panne, on reste suspendu des heures devant tout le monde !), on a trouvé les toilettes, le stylo décapité a pris sa vengeance (han ton appareil c'est marrant, il est... bleu), Maumau a joué la paparazzi et Foufie a remis en place Frangy. On a passé jenesaiscombiendetemps au (toutes en choeur) au McDo (où Kenza, poursuivant son étude comparative, a trouvé le McFlurry le plus cher de Paris), à ragoter sur les gens-qu'on-connaît-et-qu'on-aime-pas, nous médisantes que nous sommes, on est allé à Rivoli, place Vendôme (papa il m'a dit que c'était bien Napoléon sur la colonne huhu), rue de la Paix, Opéra, pour retomber (bis repetita) au McDo, haha, où le McFlurry était à la modique somme de 1,90€. Là, on a eu des débats culturels (p'tain Jennifer Lopez  elle danse sur le rythme de Comme des Connards !) (oui, il y avait plusieurs clips en même temps), scolaires (étude comparative des profs, des filières, des sujets-potentiels-du-bac, blablabla), c'est qu'on en a un peu plus dans la teutê que ce charmant jeune chanteur à textes (wesh, yoooo, M.Poko** sur le dancefloor, yo yo). Et on a fini par nous perdre, quand même, faut pas croire. Oui, il pleuvait. Oui, l'eau, par capillarité, atteignait nos genoux. Non, tu ne feras pas l'ENA.  Sachant que ces 6 ou 7 heures passées ensembles furent rythmées, à intervalles réguliers, par les marchands de journaux. Oui, je cherche un journal introuvable. A chaque kiosquier son accent. Foufie aura essayé l'accent japonais, picard, anglais (très bien l'anglais d'ailleurs), en vain. (au final j'l'ai trouvé aujourd'hui. Avec l'accent français, en plus.)

Un peu que c'était bieng. J'retiens la phrase de Foufie, voyant Maumau vaciller dans le tromé : "tout le monde n'a pas le pied sous-marin, hein". Hinhin. Faudra que je la recase, tiens.

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Parce que je le vaux bien
Publicité
Publicité