Au coeur de l'actualité, haha
La vie est belle, les CRS aussi d'ailleurs (soit dit en passant) La question existencielle du moment, c'est "tu vas toi à la manif ?", sensiblement différente de "t'es pour ou contre le cépéheu ?" Parce qu'entre les antis qui emplissent les rangs entre Place d'Ialie et Sèvres-Babylone, les moyens-antis qui restent en cours parce que quand même, les sans opinion qui fluctuent entre cortèges et salles de cours, les pros qui se rassemblent devant le Panthéon pour former une manif anti-manif-anti-CPE, les manifesteurs qui sont près à manifester n'importe où pour n'importe quoi, les célibataires qui comptent trouver l'âme soeur dans le cortège, et les glandeurs absolument pas informés mais bien contents d'avoir une occasion pour échapper à deux heures d'anglais, on trouve tout et surtout n'importe quoi. Le must, c'est d'avoir un débat sur le cépéheu en cours tandis que les cortèges se forment au dehors. Surtout quand les pseudo-meneuses de débat trouvent le moyen de sortir que "comme l'a déclaré le premier ministre Monsieur de Villiers..." ou, mieux, "le CPE a quand même permis à 280 000 jeunes de trouver un emploi". Comment leur dire gentiment que le CPE a été voté il y a deux jours à peine ? That is the question. En attendant, moi, je suis bien au contraire*.
Et je me ruine au Salon du Livre. En tentant d'oublier qu'il y a une semaine à peine se déroulait au même endroit le Salon de l'Agriculture. Même qu'avec beaucoup d'imagination on pouvait encore trouver des effluves plus ou moins bouseux voguer dans l'immense hangar de la Porte de Versailles. Je profite de l'abscence de mon père : avec lui, le plan est consulté aux pages Albin-Michel, Fayard, Perrin, une trentaine d'euros le livre de mille pages sur l'histoire de tel sympathique pays disparu alors que Mathusalem était encore en couche culottes. Avec Kenza, on se dirige vers Folio, le Livre de Poche, rien que des collections qu'elles sont bien, avec des livres à 5 euros. Même si au bout de dix livres on peut rajouter un zéro à côté du cinq. Je suis très nouvelles en ce moment, ayant découvert qu'une nouvelle, il n'y a rien de plus simple à lire, en un trajet métro maison-lycée, en un cours de français, en une heure de libre, ça occupe le temps et ça se lit vite et bien. Mais je veux des nouvelles de qualité moi, Vian, Zweig, Salinger, et même Colette, haha. Colette, il y avait beaucoup trop de choix, j'hésitais, et puis j'ai aperçu un livre intitulé Gigi, et comme c'est l'un des (si nombreux) sobriquets par lesquel mon cercle de connaissances désigne l'un de mes profs, j'ai pris ça comme un signe, et j'ai acheté.
Et j'ai raté Marc Levy, han, larmes et klinesques, tristesse et déception, abomination de la désolation !
(* pour les non-initiés)