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Parce que je le vaux bien
23 avril 2006

Que deviennent les temps à Vienne ?

De six jours à Vienne ne resteront que quelques souvenirs. Et trois kilos en plus.

D'abord, 'épreuve quotidienne du décryptage des menus, toujours avortée d'un "de toute manière, si y'a marqué "wienerishe Spezialität", c'est qu'il faut goûter". D'où la commande à l'aveugle de plats dont on ne sait ni la composition ni le goût. D'où les regards interrogateurs les uns sur les assiettes des autres (et les autres sur les assiettes des uns) pour savoir ce qu'il faudra éviter la prochaine fois. Frangin a le boeuf bouilli et les brocolis, Maman a l'escalope panée, et (grand soulagement) c'est Papa qui est tombé sur le foie. Pour les desserts, nous y allons un peu plus confiants, qu'est-ce qu'un dessert mauvais, enfin ? ... Un dessert à la canelle. J'aime pas la canelle. Le strüdel aux pommes, dessert incontournable à Vienne, est comme son nom l'indique fait à base de pommes. Et un type particulièrement machiavélique a un jour décidé que la pomme, ça allait bien avec la canelle. D'où le saupoudrement systématique de cette épice sur la spécialité viennoise par excellence. D'où quelques grimaces en goûtant. Sinon, on aura expérimenté l'escalope (Schnitzel) de la taille d'une pizza 8 personnes, et un air de Paris avec le goûter au Sacher, qui rappelle étrangement une après-midi chez Angelina, le tout au même prix. Sauf qu'au Sacher, la spécialité, c'est la Sachertorte (très logiques, ces Viennois), très joli nom pour un simple gâteau au chocolat avec de la confiote d'abricots. Mais arrête de tout snober, enfin !

Ensuite, les immanquables visites. C'est pas comme si on découvrait une ville, mais on a quand même fait quatre musées en six jours, c'est ce qui s'appelle rentabiliser le voyage. Je suis donc incollable sur l'argenterie et la vaisselle de François-Joseph, c'est vrai que c'est ce genre de choses particulièrement utiles de nos jours. Pour votre gouverne, sachez que y'avait trois salles remplies de chandeliers. T'es conne, z'avaient pas l'électricité. De chandeliers de trois mètres de haut au bas mot. Ben ils avaient des grandes tables, qu'est-ce tu veux qu'j'te dise ! De chandeliers de trois mètres de haut dorés et plus ça dégoulinait de sculpures, mieux c'était. ... ben écoute, s'y aimaient ça, et qu'ils avaient les moyens, c'était leur problème ! Certes, mais trois salles, quand même. Je vous épargne la même chose deux jours plus tard, mais avec le mobilier de l'empereur à la place de l'argenterie. Rajoutez aussi deux musées plein de Klimt, parce que c'est vrai que tous les Klimt que j'ai vus étaient à Paris y'a quelques mois, mais pourquoi se déplacer jusqu'à Paris alors qu'il suffit d'aller les voir à Vienne ? Et pour clore le tout, le musée de Sissi, la gloire nationale (pas un café ni une rue sans au moins une affiche, voire un vrai portrait, de Sissi. C'est usant, à la longue) Même que j'ai vu le poignard qui l'a tuée. Quelle classe.

Sans oublier la visite de Schönbrunn. Le "Versailles français", proclame les guides. En moins bien, rajoute la snob parisienne que je suis. C'est pas si mal, c'est vrai (attention, il faut y mettre le ton condescendant qui convient), mais c'est quand même très... jaune. Et au bas mot dix-huit salles à manger, ils devaient vraiment s'ennuyer. Des tableaux de la famille impériale. J'ai vu Marie-Antoinette bien sûr, mais on devrait pas en être très fier, vu ce qu'on en a fait.
Je n'ai de l'intérieur que très peu de photos, puisque les gardiens avaient décidé d'organiser une véritable chasse au photographe, l'oeil acéré traquant sans pitié l'innocent Olympus que je tentais de cacher maladroitement. Mais enfin, ce qui compte à Schönbrunn, c'est le parc ! Oh. Prendons donc le petit train tour-du-parc, alors. Avec notre chance habituelle, arrivés à l'autre bout du parc où est censé se trouver un "superbe arc de triomphe" (qui s'appelle la Gloriette. Non mais franchement, est-ce que les Champs Elysées seraient la "plus belle avenue du monde'' si on appelait ce qu'il y a au bout la 'Gloriette' ? Z'ont encore des progrès à faire, les petits Viennois), le monument en question était recouvert d'échafaudages. Pas particulièrement photogéniques. Au final, on a déniché ce qu'il y avait de mieux dans ce parc : un labyrinthe. 'devait faire une bonne dizaine d'années que j'en avais plus vu. Avec toujours les haies déchiquetés du type pas très patient qui s'est un peu énervé au milieu d'un cul-de-sac, mais c'est quand même moi qui suis arrivée au centre la prem's, histoire d'admirer (5 minutes plus tard) la grimace énervo-déconfite de Frangin qui pensait obtenir cet honneur. Na.

Mais Vienne était, en soi, une très belle ville. Elle l'est sans doute encore, mais je n'y suis plus pour vérifier. La majorité des immeubles sont crème, ou rose, ou pistache, ou bleus. Avec des façades toujours très travaillées, surchargée de fioritures, des calèches partout aussi (mon Dieu, s'il y avait ça à Paris, je criserais. C'est lent, ça cataclope bruyamment, ça pue le cheval à tous les coins de rue, beurk). Le plus bel H&M que j'aie jamais vu, aussi. Sinon, en vrac, Phèdre sur le Danube, un souvenir de la seule excursion en groupe de la semaine (on devrait en faire plus souvent !), le cabinet de Sigmund Freud sans canapé (à Londres) mais plein de statuettes grecques (qui traduisent sans doute une insécurité sexuelle latente), des plaques de musciens (de Mozart est descendu dans cet hôtel aux étoiles de grands compositeurs sur la plus grande rue viennoise, à l'image des étoiles d'acteurs à Hollywood), un café où Trotski avait ses habitudes, la télé dans la chambre d'hôtel que je partageais avec Frangin, c'est-à-dire presque l'intégralité du tournoi de billard sur Eurosport, mais qui ne parvint pas à égaler Star Wars VI en allemand. Heureusement que c'était la veille du départ, parce qu'un pays où on parle de yédi ("ich bin ein yédi !!!") et d'ôbivane ("Ôbivane hat dir viel gelernt..."), c'est pas fait pour moi.

Les voyages forment la jeunesse, après tout [et déforment les valises :p]

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Commentaires
D
La fin me fait penser à un truc: dans notre chambre d'hôtel en Espagne on avait MTV en allemand. La classe. (Et le téléphone gratuit entre les chambres, ça c'était mieux)
E
Aaah, Schönbrünn, oui, effectivement, c'est bien le souvenir que j'en avais... En même temps vu du parc c'est moins moche. <br /> Pour Taouarze... ok, je confesse, l'allemand ça a parfois moins de classe.
F
moi nan plus XD<br /> et ptain c'est un vrai voyage gâteau ça j'en rêve !
M
je savais pas qu'on l'avait poignardé XD<br /> Hinhin
F
(Je répète parce que quand même) Quoi ?! Sissi ? Morte ? Morte tuée et tout ? Putain, ma vie est fichue.
Parce que je le vaux bien
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