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Parce que je le vaux bien
8 mars 2006

Paris Touriste 2006, IIème épisode

Une Américaine à Paris.

Votre mission, si vous l'acceptez, est de distraire une Américaine pendant une après-midi. Elle ne veut pas entendre parler de musées et il pleut. Interdiction de tout contact avec Tom Cruise.

On a pensé aux bateaux mouches, mais voilà, il pleut. Y'a qu'à aller dans des fly boats couverts. Oui mais, c'est pas pareil, et puis il pleut vraiment, payer huit euros pour entr'apercevoir à travers les averses deux morceaux de pierre, même avec tout l'enthousiasme du monde et en développant la meilleure rhétorique, on ne peut pas se montrer convaincante. L'expo Pissaro-Cézanne ? C'est (presque) pas un musée, enfin. Oui, mais nouvelles contraintes, la Ricaine souffre d'une phobie du musée d'Orsay. Eiffel Tower, Arc de Triomphe, Invalides, déjà fait déjà fait déjà fait. Petit doute qui s'insinue : pourrait-on ne pas savoir quoi faire dans la plus belle ville du monde ?
En désespoir de cause, solution désespérée : on n'a qu'à aller au café. C'est pas du luxe, mais ça évite de traîner chez soi. Sauf qu'étant exceptionnelles, il nous fallait un café exceptionnel. Et notre choix se porte sur Angelina, rue de Rivoli.

Angelina, c'est le café à côté de deux palaces cinq étoiles, c'est le salon de thé où il y a la queue pour entrer en pleine saison, c'est les serveurs en queue de pie, donc c'est le portefeuille plein qu'il faut y aller. Premier obstacle, une manifestation barre la rue de Rivoli, une longue file s'amène vers le Louvre. Mais pourquoi ils vont tous au Louvre, y'a plus de roi maintenant ! (ça, c'est la réflexion philosophique de la journée, sous la pluie alors que je tente de faire du charme à un CRS pour passer) Finalement, on y va un peu en force, et ça passe. Deuxième obstacle, trouver le café, j'avais légèrement oublié que la rue de Rivoli, c'est trois ou quatre stations de métro. Et forcément, on a choisi la plus éloignée, mais qu'à cela ne tienne, on remonte tout sous la pluie, et au bout de la rue apparaît la jolie coupole rose Angelina. Troisième obstacle, faire entrer trois jeunes filles détrempées et le jean flic-flocant dans le café le plus hype de la capitale. L'air snob et à demi-méprisant, très blasé surtout, une petite voix comme si j'avais une cuillère en or dans la bouche, une grande inspiration, et hop, une table pour trois. Pas de s'il-vous-plait, on pourrait croire qu'on est polies. En attendant d'être placées, on observe la taille des macarons, les escaliers sculptés, les éclairages dorés, les dorures partout, les lustres, les fauteuils en cuir, les bonhommes en costard, les Anglais, les miroirs, les tableaux, c'est très tapageur. On finit par être placées, et vient le quatrième obstacle, le menu. Recouvert de velours, ouvert à la dernière page, mon oeil aperçoit immédiatement Coca Cola 33cl...4,50€. Déglutition. Petit coup d'oeil dans le portefeuille, discrètement. On prend la spécialité, naturellement, le rvai chocolat chaud maison, à 6,50€, et la pâtisserie-spécialité aussi, le Mont Blanc, et l'Américaine se porte volontaire pour tester le chocolat chaud au chocolat blanc. Petit temps d'attente, and then, ladies and gentlemen... On apporte trois tasses et trois cuillères. Un énorme pot rempli de chocolat fondu. Un pot de chocolat blanc fondu. Une carafe d'eau, trois verres. Un petit pot rempli de crème fouettée. Un autre petit pot rempli de crème au chocolat fouettée. L'addition, posée à plat et retournée. Et les trois Monts Blancs. Hem. Cinquième obstacle, manger. Perfectionnement de la technique du petit-doigt-en-l'air, parce que c'est dur de lever que le petit doigt, c'est dur également de siroter artistiquement le chocolat épais sans virer au chluuuurp. Sans parler de la moustache, à proscrire. Et même si on a mis un chapeau de crème dessus, on ne mange pas à la cuillère, on sirote, en évitant de se recouvrir le nez de Chantilly, quand même. Et puis, il faut manger, mais du bout de la fourchette, et du bout des lèvres. Un Mont Blanc, ici, c'est une meringue, recouverte de crème fouettée, le tout recouvert de vermicelles de crème de marrons, un délice, un gâteau minuscule et puissamment bourratif, d'ailleurs impossible de le finir, pourtant à 6,20€, on se force jusqu'à en avoir la nausée. Accessoirement, on prend quelques photos, discrètement off course, et on fait durer le moment, vu le prix. Parce qu'au final, ce fut 40€ le goûter. On garde toute notre dignité en étalant nos piètres billets de dix et empilant nos cinquente centimes pour avoir le compte, et nan, pas de pourboires, trop snobs ces serveurs.

Et ben un tour de bateau-mouche, ça coûte 8 euros.
(et une petite idée du décor, casse-dédi spéciale Campagne)

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Commentaires
S
Comme Euca. Exactement. Le genre d'endroits qui me fout mal à l'aise.
F
J'étais justement en train de me dire : elle pourrait mettre une photo quand même, j'y ai jamais mis les pieds moi.<br /> Mon voeu est exaucé.
E
Punaise, le genre de truc je me sentirais disparaître juste à l'idée d'y mettre les pieds.
F
Suis-je la seule choquée ? Paris, la plus belle ville du monde ? Hum...moui...nan. Franchement techniquement papôssible. Pas d'accord.<br /> Par contre, boudiou tu m'as donné faim là. Crème, chocolat blanc xD C'est pas humain de foutre ça sur son blog.
M
Hinhin.<br /> N'empeche maintenant j'ai envie d'une boisson chaude mais je vais pas payer 6 euros, je vais juste mettre la bouilloire en marche XD question de standing ma chère.
Parce que je le vaux bien
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